En toute bonne millenial angoissée de l’avenir de sa planète que je suis, j’ai entamé quelques démarches pour réduire mon impact sur le dérèglement climatique : devenir végétarienne, participer à des marches pour le climat avec des belles pancartes anticapitalistes, et modifier mes habitudes à la maison pour réduire mes déchets. J’ai constaté qu’en discutant de ces démarches avec mon entourage, pas mal de monde imagine que cela représente un gros investissement et un changement drastique de mode de vie. En réalité, ce sont des petits gestes très simples à adopter, les uns après les autres, et j’aimerais vous donner ma petite liste (qui a clairement vocation à se perfectionner) pour vous donner quelques idées.
La salle de bain

Mes premières résolutions ont concerné ma salle de bain : j’ai troqué mes bouteilles de shampoing et d’après-shampoing pour leurs équivalents solides. Cela doit faire 2 ans que je ne jette plus de bouteille en plastique, et c’est ultra satisfaisant à visualiser. J’étais assez dubitative avant d’entamer la transition, notamment à cause de la longueur de mes cheveux (plutôt longs), et de la nature de mon cuir chevelu. Depuis que je suis petite, je me bats contre les plaques et l’eczéma, et jusqu’ici, seul un shampoing d’une grosse marque absolument pas green était efficace. Pour les périodes particulièrement stressantes et propices au retour de ces poussées d’eczéma, je garde toujours une bouteille de secours, mais 95% du temps, je n’en ai plus besoin. J’ai pu espacer mes shampoings (de 2 à 3 jours), ça mousse et ça démêle tout pareil que les produits que j’utilisais avant.
Pour le moment, j’ai surtout utilisé les produits Lush (American Cream, Jumping Juniper…), je m’apprête à tester un shampoing Lamazuna dont j’ai entendu beaucoup de bien. J’avais aussi commencé avec les après-shampoing Joya, qui faisaient très bien leur travail aussi mais qui étaient emballés dans du plastique. Ayant une boutique Lush à proximité, je préfère aller les chercher directement en boutique, emballés dans du papier. Pour les conserver dans la douche, j’ai des petites boîtes métalliques pour éviter qu’ils ne fondent trop vite. Un pain de shampoing et d’après-shampoing dure entre 2 et 3 mois pour cheveux mi-longs, ce qui rentabilise vite leur prix par rapport à la durée de vie d’une bouteille « normale ». On peut aussi noter que ça prend beaucoup moins de place dans une valise lors d’un voyage.
J’ai aussi un soin nettoyant pour le visage solide, qui fonctionne selon le même principe et qui est très efficace. Et bien entendu, le bon vieux savon solide et bio pour remplacer le gel douche : franchement, la base de la base, je comprends même pas pourquoi on a inventé le gel douche, c’est quoi ce complot ? Ca mousse, ça nettoie, ça sent bon, ça prend pas de place, ça coûte pas cher… Enfin voilà quoi. Je prends les miens chez la Savonnerie artisanale du Jura quand je rentre chez mes parents, ou à la Biocoop à Paris, ou n’importe où ailleurs quand je vois un parfum qui me fait envie.

Ensuite, j’ai adopté les lingettes lavables pour remplacer les cotons démaquillants jetables. Les cotons jetables font partie des produits à usage unique (donc des déchets en masse), et ils sont très souvent blanchis au chlore, ce qui n’est pas fantastique pour la peau, vous l’aurez deviné. Pour sauter le pas, plusieurs options : j’ai trouvé des disques en tissu très simples en magasin bio, double-faces, pratiques et sobres. Puis j’ai découvert une infinité de mignonneries sur Etsy, où vous en trouverez de toute matière (coton, bambou, certifié oeko tex…) et avec une infinité de motifs. Et maintenant, j’en couds de toutes dimensions, pour moi, mes ami.e.s, ma famille (coucou les lingettes-bébé pour mon neveu). Je les utilise avec ma lotion, mon eau florale et mon démaquillant. Je me maquille très peu ce qui fait que je n’ai pas une énorme consommation de cotons, mais quand je dois les laver, je les pré-nettoie avec un savon détachant solide bio (trouvé au G20 au pied de mon immeuble, comme quoi pas besoin d’aller chercher très loin !), puis je les mets en machine avec le reste de mon linge. Franchement, super simple, et depuis 2 ans que je les utilise, je n’ai jamais eu à en jeter, donc ils sont clairement rentabilisés !
Prochaine étape : la brosse à dents ! J’ai d’abord testé la brosse en bambou, mais je n’ai pas renouvelé pour deux raisons : la culture de bambou pose de gros soucis de pollution (petit article pour se renseigner), et la texture rugueuse de la brosse faisait saigner mes gencives et l’intérieur de mes joues. J’ai donc abandonné cette option au bénéfice de la brosse en ricin à tête interchangeable. Le concept : on ne jette que la tête de la brosse quand elle est abîmée, ce qui fait… 90% de déchet en moins ? En plus les têtes usagées sont recyclables, donc c’est tout gagnant. J’ai trouvé la mienne chez Lamazuna, et j’en suis très satisfaite. Prochaine étape : le dentifrice solide… Il faudra que je pense à mettre cet article à jour pour dire si j’ai les dents toujours aussi propres ou si j’ai l’impression de manger du plâtre à chaque lavage, suspens.
Ensuite, j’ai troqué les cotons-tiges, autre aberration de l’usage unique, contre un oriculi. Qu’est-ce ? C’est un petit bâton qui sert à enlever le cérumen, et on le lave à l’eau du lavabo, et bim, on a plus besoin de coton-tige. Trouvé en magasin bio pour environ 4euros (plein d’options sur Etsy aussi), ça fait quelques années que je l’ai, donc il est aussi rentabilisé en budget.
Enfin, je teste le déo en crème / pot, je suis un peu moins conquise mais je pense que c’est encore par préjugé plus que par conviction, je vais me forcer à être plus assidue dans son utilisation pour pouvoir faire un vrai bilan. Rendez-vous dans un prochain épisode.
– En résumé – où s’équiper ?
Checkez votre petit magasin de quartier, vous pourriez être surpris.es. Ensuite, tout magasin bio devrait avoir une bonne base pour débuter. Si vous voulez de l’esthétique, foncez sur Etsy (d’ailleurs, vous trouverez quelques idées sur ma boutique). Les marques que j’ai testées et dont je suis contente : Lush, Lamazuna, Joya.

La cuisine
On attaque une deuxième pièce, et pas des moindres parce que j’aime manger : la cuisine !
Je vais parler de petits équipements que nous avons installés et qui peuvent parfois demander un peu d’organisation au delà. C’est le cas pour les ingrédients en vrac : le sucre, les légumineuses, le riz, les épices… que l’on achète en vrac (aussi bien au Franprix du coin qu’à la Biocoop), dans des sacs en coton lavables et qu’on transfère dans des bocaux en verre en rentrant à la maison. Cela nous permet de jeter moins de sachets et barquettes en plastique, boîtes en cartons… Le verre est également un contenant plus sain que le plastique, et ça permet d’avoir une meilleure vision de ce qu’il nous reste dans les placards. Loin d’être parfaite et mon surnom étant Dory 🐠, je dois régulièrement utiliser les sachets en papier proposés au magasin, mais quand les conditions sanitaires le permettent, je les mets de côté pour les réutiliser lors de mes prochaines courses. Ca marche aussi pour remplacer les sachets plastiques au rayon fruits et légumes, ce qui est absolument fantastique, je suis d’accord avec vous.

Parlons peu, parlons vaisselle (sexy, je sais). Depuis quelques semaines, on a remplacé notre éponge par une brosse et notre bouteille de liquide vaisselle par un savon de Marseille. Résultat : ça nettoie tout autant, voire mieux : ça mousse super bien, ça dégraisse sans souci… La brosse ne montre pas de signe de faiblesse pour le moment, mais quand le temps viendra, nous n’aurons qu’à remplacer la tête, qui est composée de bois et de fibre d’agave, donc 100% biodégradable. Et la bouteille en plastique du liquide vaisselle a rejoint les bouteilles de shampoing et d’après-shampoing, c’est-à-dire, je sais pas où mais pas dans notre poubelle en tout cas. Attention à bien prendre une brosse en bois et en matériaux naturels, et non les brosses-gadgets en plastique qui sont moins efficaces et qui ne réduisent en rien vos déchets.
De mon côté, j’ai tout trouvé à la Biocoop. Faites bien attention en vous procurant le savon : le Savon de Marseille n’est pas une appellation protégée et tout produit peu être étiqueté comme tel. Vérifiez bien la composition qui doit être exclusivement végétale et 72% d’huile (vous devriez retrouver cette indication directement sur une des faces du savon).

On s’est également séparés des rouleaux d’essuie-tout en papier pour investir dans leur équivalent lavable. C’est à peu près le même fonctionnement que pour les lingettes lavables dont je parlais dans la salle de bain : trouvés sur Etsy (facilement faisables soi-même), ils ont une face absorbante, une face esthétique (il est pas sublime ce tissu-girafe ?). On les enroule en les clipsant entre eux avec des boutons pression. On les lave en machine avec les torchons, et voilà, adieu les emballages plastique et les papiers blanchis au chlore.
Pour remplacer le film alimentaire en plastique, nous avons des carrés de tissus enduits de cire d’abeille, aussi connus sous le nom de Bee Wrap. Pour les utiliser, je les réchauffe quelques secondes sous l’eau chaude (on peut aussi le faire avec les mains, mais j’ai toujours les mains froides donc…), pour que la cire se ramollisse légèrement. Ensuite, on l’enveloppe autour du récipient ou directement sur l’aliment entamé, on marque les plis en appuyant légèrement avec les mains. Ils se rincent à l’eau claire et en frottant doucement, ensuite on les replie et on les range dans une petite boîte. On en a 4, de dimensions différentes, pour différentes utilisations. On m’a offert les miens, mais (surpriiiise) on en trouve sur Etsy, sur plein de boutiques en ligne, et j’ai même une amie qui a fait les siens toute seule avec des chutes de tissu et de la cire en copeaux (c’est aussi possible de faire la version vegan avec de la cire de soja).

On passe un peu sur du gadget mais une base quand même : les pailles. C’est pas parce que j’approche de la trentaine que j’aime pas boire ma grenadine avec une paille. Mais c’est pas parce que j’aime ma paille que j’ai pas envie de sauver les tortues. J’ai donc opté pour les pailles en inox, lavables et réutilisables à l’infini. J’en ai même une spéciale bubbletea, au diamètre plus conséquent pour faire passer les billes de tapioca. Elles sont vendues avec un goupillon pour les laver, c’est vraiment super simple.

Et le plus rigolo pour la fin : la lessive ! On a eu l’idée un peu par hasard, en tombant sur un stand de la boutique Zéro & Slow sur un marché à Paris, c’était l’occasion de tester. Le principe, c’est de se procurer un sac de lessive en paillettes, et de « fabriquer » sa lessive soi-même : une dose de paillettes mélangée à de l’eau bouillante, j’ajoute quelques gouttes d’huiles essentielles de lavande, je mélange et je verse dans une bouteille en verre (ex jus de fruits, récup un jour récup toujours). La composition est beaucoup plus propre que dans une lessive industrielle.
En parallèle, on entame la transition de l’adoucissant vers du vinaigre blanc, aussi plus économique, et multifonction par la même occasion avec ses propriétés anticalcaires.
– En résumé – où s’équiper ?
Gardez les totebags qu’on peut distribuer un peu partout gratuitement, qui font de très bons sacs à course. Plus pratiques, les mini-sacs en tissu dans leurs mini-étuis (Monoprix avait lancé la mode, je pense qu’on en trouve partout maintenant). Pour les sacs à vrac, plein de créateurs en proposent sur Etsy, et vous en trouverez en magasin bio. C’est aussi assez facile à coudre soi-même, notamment avec de vieux vêtements ou torchons que vous n’utilisez plus (la récup c’est fantastique). Idem pour les BeeWrap si vous décidez de les faire vous-même.
Concernant les bocaux, vous pouvez récupérer les anciens contenants de sauce tomate, confitures, olives etc. IKEA en propose de différentes tailles.
Les pailles sont dispos en magasin bio, j’ai trouvé les miennes à Nature&Découvertes, ou à la boutique de Bubble Tea de mon quartier.
Vous trouverez beaucoup de choix sur La Droguerie Ecologique pour tout ce qui est équipement vaisselle et lessive, ou en magasin bio.
Et vous, c’est quoi vos bonnes idées pour réduire vos déchets au quotidien ?